par Alain Broc
- Di-vèndres, du latin "dies Veneris" = le jour de Vénus.
(Venus au nominatif, Veneris au génitif).
- Les Catalans disent comme en langue d'oc mais ils prononcent le -S final que nous ne prononçons pas en Auvergne, Provence, Cévennes et Bas-Languedoc.
Vous déduisez donc que la jolie localité roussillonnaise de Port Vendres serait Port Vénus in french genuine language.
Vous comprenez aussi pourquoi les "maladies de l'amour" sont qualifiées de "vénériennes" - sauf la dépression qui est cependant la plus courante.
On ne parle jamais de "dépression vénérienne" -
- Les Corses disent venerdì, vénérant donc Vénus eux aussi.
- Les Bretons qui vénéraient une déesse Brigid, remplacée depuis par "ar Werhez Mari", ont dû avoir un passage par Vénus puisqu'ils disent digwener en général et diguner en Pays vannetais.
Le "digwener" est très intéressant pour le linguiste parce qu'il montre que le breton a fait comme si le "ueneris" latin était une forme mutée. Il a donc rétabli rétroactivement une forme non mutée : gwener.
Donc "digwener" est bien le jour de Vénus.
Ce genre d'adaptations, "rétroactives" comme je dis, se retrouvent dans toutes les langues.
Je vais donner un exemple en langue d'oc et un autre en arabe.
On sait que les "QU" /kw/ latins et les "GU" /gw/ donnent C et G dur en langue d'oc :
(questiou, guerro...)
Or, lorsque des mots germaniques sont arrivés il s'est passé ceci. Je donne un seul exemple :
"regarder" se disait wajtan en francique - lengo di barbares froncs que malirousomen aun beilat lour noum à nouste païs - /wàytan/.
Le -an final ne compte pas; il est atone comme le -en de l'allemand.
Nous avons donc un radical /wayt/ que nos ancêtres gallo-romains ont traité comme s'il y avait /gwayt/ et ça a donné le verbe gaita, sa variante agaita et son évolution agacha qu'on emploie indifféremment presque partout. Il y a même aita.
(un coup d'humour de l'histoire linguistique : en anglais des Hispano-américains on dit guachear, hispanisation de l'anglais to watch, et qui se rapproche de notre agacha)
Les propriétés du fruit du caféier ont été trouvées par un berger yéménite donc arabe, mais ce sont les Turcs qui en ont fait une boisson et ont décidé de l'appeler kahve.
Comme d'habitude c'était plutôt des mots arabes qui passaient en turc, les Arabes ont fait une "évolution rétrograde" :
- le qàf arabe devient k en turc
- le w arabe devient v en turc
Ils ont donc fait le mouvement inverse et créé une pseudo-racine arabe qahwa / قهوة, que les Africains de la France coloniale écrivaient qahoua et que les auteurs de roman policiers écrivent malheureusement kawa.
- Les Alsaciens disent Fridàà, ce qui indique que pour eux le vendredi n'est pas le jour de la déesse étrangère Vénus, mais de la déesse locale "Frija" (pareil en Hochdeutsch : "Freitag" est le jour de la déesse Freia)
- Onze Vlamincke zeggen vrijdag, qui est donc toujours le jour de la jeune déesse Vrija. /vrèiya/.
Mais comme par coïncidence vrij veut dire libre, des gens m'ont dit de bonne foi que "ça veut dire le jour de la liberté parce que le soir on est en week end".
Adounc vous dizi "Bouno diminchado à toùti"
Per bouta tout lou mounde d'acòrdi èi agut l'idèio de metre una fotò de la divo galeso Belissama. Anavi dounc bouta uno estatùio, quand èi troubat una drollo que chanto souto aquel noum. Alèro vaqui Belissama encarnado :